Jean-Philippe DARY – Instructeur Systema
– Jean-Phi, tu es musicien et également professeur de systema à CHAPS depuis 2 ans. Peux-tu nous raconter ton parcours ?
J’ai commencé les arts martiaux par le Karaté shotokan à l’âge de 13 ans avec Jean-Pierre Lavorato, puis j’ai pratiqué la boxe américaine avec Marcel Ostenga. Dans son club on croisait des gens de la boxe thaï, de la boxe anglaise avec qui on s’entraînait aussi… J’ai beaucoup appris sur les techniques « pieds, poings » à cette époque qui a duré 6 ans environ.
Plus tard j’ai fait de l’Aikido durant 5 à 6 ans, du Jiu jitsu durant 6 ans, du kung fu durant 3 ans…puis je découvre le systema au début des années 2000.
– Qu’est-ce qui t’a attiré dans le Systema ?
Le nom original du Systema est : « Poznaï Sebia » (en russe) ce qui signifie : « Connais toi toi-même »… C’est cette particularité qui m’a attiré : le travail sur soi, le travail sur le lâcher-prise, le relâchement, la connexion avec le partenaire ou (en situation de self-défense) avec le ou les agresseurs. Il y a aussi la respiration comme force motrice et régulatrice à la fois sur le plan physique et sur le plan émotionnel.
La dimension à la fois psychologique (renforcement du mental), physique (renforcement des tendons, des muscles, travail de souplesse…) et physiologique (respiration, santé ..) à travers plein d’exercices qui nous font progresser sur ces trois plans.
J’ai tout de suite senti l’impact positif de ce type de travail – complétement nouveau ! – sur moi. Je me sens plus calme, plus serein, plus fort mentalement et en meilleure santé… Grâce au Systema, j’ai arrêté de fumer.
– Pourquoi as-tu voulu devenir professeur ?
Je voulais partager ces « secrets » avec le plus grand nombre. C’est tellement bon de se sentir mieux dans sa tête et dans son corps ! Et surtout de voir les gens aller mieux, se sentir plus forts, plus sereins, plus sûrs d’eux. Et plus en forme physiquement.
– Qu’est-ce que tu aimes à propos du Systema ?
En plus de tout ce que j’ai cité précédemment, le Systema est surtout un art martial. Il est à l’origine développé par et pour les officiers des forces spéciales russes (Spetznaz) et aussi des agents du renseignement KGB/FSB.
Nos instructeurs russes Vladimir Vasiliev et Mikhail Ryabko disent que c’est même un « art de survie » : entendez par là que le but est bien sûr d’apprendre à se défendre quelles que soient les situations (un contre un, plusieurs contre un, avec armes, sans armes, sous contraintes, etc). Mais il peut aussi s’agir d’être capable de garder son sang-froid dans des situations difficiles, pour venir en aide à des proches blessés ou en danger.
– Si tu devais prendre juste un seul mouvement de Systema, lequel serait-ce et pourquoi ?
Au Systema il n’y a pas de mouvements que l’on ne connaisse déjà. On se sert de la biomécanique des mouvements naturels. Par contre le but est de comprendre comment notre corps et notre esprit fonctionnent afin d’être le plus efficace possible en faisant le moins d’efforts. Cela concerne aussi bien la marche par exemple (marcher mieux, plus longtemps en se fatiguant le moins possible), ou bien porter des charges lourdes en étant conscient de sa structure afin d’éviter de se faire mal au dos.
Ceci est possible grâce a un état de relâchement conscient et contrôlé.